En France, le secteur du bâtiment génère chaque année 46 millions de tonnes de déchets. Pour répondre à ce défi environnemental, la Responsabilité Élargie du Producteur (REP) PMCB (Produits et Matériaux de Construction du Bâtiment) vise à réduire les dépôts sauvages en renforçant la collecte, en densifiant le réseau de points de collecte et en améliorant la traçabilité.
Qu’est-ce que la REP ?
La Responsabilité Élargie du Producteur des produits et matériaux de construction du bâtiment (REP PMCB) , instaurée par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC), impose aux entités responsables de la mise sur le marché français des produits et matériaux du bâtiment de financer ou d’organiser la prévention et la gestion des déchets en fin de vie.
Depuis 2023, tous les acteurs du marché sont tenus d’adhérer à un éco-organisme pour financer la gestion de la fin de vie de leurs produits.
Les enjeux de la REP
Les principaux enjeux ayant motivé la mise en œuvre de cette filière REP bâtiment dans la loi AGEC sont :
- La réduction des dépôts sauvages en améliorant la collecte par une reprise sans frais des déchets, la densification du maillage des points de collecte et l’amélioration de la traçabilité
- La prévention de la saturation des décharges en développant le recyclage matière ainsi que le réemploi
Bel’M, engagé avec l’éco-organisme Valobat
Bel’M s’est engagé avec les syndicats professionnels UFME et SNFA pour fonder un éco-organisme agréé par les pouvoirs publics – Valobat– qui a pour ambition d’accélérer l’économie circulaire des produits du bâtiment en organisant la chaîne de collecte, de tri, de recyclage et de valorisation des déchets.
Valobat, en tant qu’éco-organisme multi-matériaux, se consacre à la gestion complète des déchets du bâtiment en proposant des solutions spécifiques pour chaque filière de produits.
Ainsi, à travers l’éco-participation, intégrée dans chacune de nos factures, nous contribuons à la mise en place de cette filière de recyclabilité des déchets du bâtiment.
Les types de déchets collectés
Les déchets se divisent en deux catégories distinctes : les déchets inertes et les déchets non inertes.
Les déchets inertes ne subissent pas de décomposition, ne brûlent pas et n’engendrent aucune réaction chimique ou physique. Ils sont considérés comme des déchets non dangereux, ne présentant aucun impact nocif. Cette catégorie regroupe les produits et matériaux composés principalement de minéraux (ex : béton, tuile, gravât, céramique, brique…).
Les déchets non inertes englobent des matériaux non dangereux, ne présentant aucune propriété nuisible pour l’homme et l’environnement. Parmi eux, on retrouve des produits constitués de bois, de plâtre, de plastique, de laines minérales, de métaux, et notamment les menuiseries vitrées.
Organisation de la collecte de déchets
Grâce à son application ValoDépôt, l’éco-organisme propose aux professionnels du bâtiment de gérer la collecte de leurs déchets de manière simplifiée. Ainsi, à travers une carte, ils pourront localiser et sélectionner le point de collecte le plus proche de leur chantier. Ces déchets seront ensuite collectés, traités, recyclés et réintroduits sur le marché par Valobat.
Comment sont recyclés les déchets du bâtiment ?
Une fois les déchets collectés, transportés et recyclés, Valobat s’occupe de les réintroduire sur le marché. Découvrez ci-dessous comment sont recyclés les différents types de déchets en fonction de leur filière.
La filière des matériaux inertes
Environ un tiers des déchets inertes du secteur du bâtiment sont recyclés sous forme de granulats, principalement utilisés dans les travaux publics. Une part significative est également réutilisée in situ ou sur d’autres chantiers à proximité.
La filière des métaux
Les métaux, étant la famille la plus mature en termes de recyclage, présentent des taux de reprise élevés (90%) en boucle fermée. Ils sont dirigés vers des réseaux de récupérateurs, avec des opérations de préparation réalisées sur des sites de cisaillage et de broyage.
La filière du bois
Les bois provenant des PMCB sont traités en collaboration avec d’autres bois, tels que le bois d’ameublement, le bois d’emballages, et le bois vierge non traité chimiquement. Le bois collecté est dirigé vers 400 sites d’opérateurs déchets qui massifient les flux avant les opérations de préparation. Selon la qualité, le bois est orienté vers des filières de recyclage, notamment l’industrie du panneau de particules, ou des filières de valorisation telles que les chaufferies et les cimenteries.
La filière du plâtre
Les déchets de plâtre collectés subissent un processus de préparation, incluant le broyage, le déferraillage, le criblage, et le traitement mécanique pour obtenir une poudre de gypse. Les industriels peuvent actuellement incorporer en moyenne 5% de gypse recyclé dans leur processus de fabrication, et jusqu’à 50% dans certains produits.
La filière des menuiseries vitrées
Cette filière vise à collecter les menuiseries vitrées pour récupérer les matériaux tels que l’aluminium, le bois, ou le PVC, ainsi que le verre. La séparation minutieuse de ces matériaux est essentielle pour maintenir la qualité nécessaire au recyclage, notamment pour le verre plat.
La filière des laines minérales
Le recyclage des laines minérales concerne tous les déchets de laine de verre issus de la production et des chantiers de déconstruction. Actuellement, trois sites de recyclage sont en activité pour la laine de verre post-consommation en France (deux) et en Belgique. Un site en France assure également le recyclage post-consommation de la laine de roche.
La filière du plastique
Pour les sols souples, les déchets prioritaires sont les chutes de pose, recyclées en boucle fermée dans la production de nouveaux revêtements de sol. Concernant les plastiques rigides, la filière du PVC est particulièrement avancée, avec des technologies spécifiques, un agrément CSTB, et une capacité de recyclage d’environ 25 000 tonnes par an. D’autres produits en PVC, tels que les tuyaux, sont également recyclés, notamment les chutes de pose propres. La France compte environ une dizaine d’usines de recyclage, s’approvisionnant principalement à partir d’autres gisements tels que les emballages, l’automobile, et les équipements électriques et électroniques.
Pour conclure, grâce à des actions concrètes, notamment l’éco-participation intégrée dans les factures, Bel’M contribue activement à accélérer l’économie circulaire et à favoriser la gestion responsable des déchets du bâtiment, participant ainsi à la transition vers un secteur plus durable.
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